AFFECTUEUSES PENSÉES

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Publié dans le TOPNATURE N°157


Manteau de neige, de glace, de brouillard, de pluie, de nuages lourds, de rayons de soleil, aussi, souvent timides, parfois triomphants, et de ciel rose tendre au petit matin. Alors que nous aurions bien besoin de nous réchauffer, l’hiver déploie sans états d’âme sa cape de froidure, et nous sentons poindre le découragement, une certaine résignation. Si nous accueillions plutôt l’essentiel des saisons comme une pratique de l’éthique, l’acceptation d’un au-delà de nous et de nos projections ? L’énergie de la nature invite à la sagesse des marmottes et des ours. Se tenir au chaud n’implique pas de prendre un avion pour l’hémisphère sud mais de métaboliser, à l’abri du bruit du monde, les sources d’intuition créatrice que nous offre la nature.


Se tenir au chaud, c’est avant tout bien se nourrir. Physiquement, énergétiquement, spirituellement. Concevoir et réaliser au fil des heures un manteau d’intérieur pour nos cellules, sachant que la chaleur ainsi générée est une chaleur douce, durable, une aspiration profonde au calme de l’esprit. Sans coups d’éclat mais bien présente, elle se révèle affectueuse.
L’affection. N’est-ce pas là ce dont nous manquons le plus aujourd’hui, même si les fêtes sont venues ponctuer notre quotidien sous cloche de couleurs et d’échanges qui mettent du baume au cœur ? À l’heure où les spécialistes de la santé mentale alertent sur les conséquences des confinements successifs et de leur lot de mesures d’isolement, - professionnel et familial - l’affection, dans sa modeste délicatesse, fait figure de médecine douce, renouvelable à l’infini quand l’attention bienveillante enveloppe le psychisme et, par là même, le corps.


Le nôtre, le vôtre, le leur. Dedans, dehors, ne pas craindre le froid ou la brutalité de l’époque, et en appeler à l’affection qui ne demande qu’à être partagée pour offrir au plus grand nombre sa chaleur humaine. Compassion, simplicité, générosité : c’est cette affection discrète, cette plénitude pas si fugitive qu’elle en a l’air, que nous vous souhaitons de transmettre et de recevoir, à l’heure des vœux de cette nouvelle année. Un art de la quiétude, malgré tout, comme une culture de tous les instants, essentielle à la vie.

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